La puissance peut se définir
par la capacité à agir sur le monde qui nous entoure.
Raymond Aron, dans Paix et
guerre entre les nations (1962), rédigé pendant la Guerre
froide, soulignait le rôle clé de l'Etat-nation et de son droit,
expression et moyen de sa puissance.
Exemple : les Etats-Unis ont
élaboré la Charte des Nations Unies qui régit toujours les droits
internationaux dans le maintien de la paix et de la sécurité.
Pour Pierre Buhler, diplomate et
enseignant les relations internationales à Sciences Po Paris,
aujourd'hui, l'un des incontournables outils de puissance reste
l'économie. Le PIB (non par habitant) offre une image de la
puissance internationale d'un Etat. Même si les modèles de
développement économiques diffèrent, la mondialisation économique
a contribué à l'ascension des puissances nouvelles.
Exemple depuis 1979, la Chine de Deng
Xiaoping (volonté de l'Etat de suivre un nouvel modèle économique)
s'est ouverte à la mondialisation et entre 1979 et 2001, a multiplié
son PIB par 4,5 (ce qui avait nécessité 43 ans au Japon entre
1897-1940).
La révolution numérique, née
du Pentagone en fin de Guerre froide, pour communiquer numériquement,
a modifié la notion de puissance. Trois conséquences en
découlent :
- elle permet de gérer efficacement, en temps réel, la production ex : les 1 000 plus grandes entreprises mondiales assurent les 3/5e de la production industrielle mondiale.
- La financiarisation de l'économie mondiale échappe à la puissance des Etats
- de nouvelles menaces émergent ex : Al Qaida signifie « la base » non plus territoriale, mais de données.
Le géopoliticien américain Joseph
Nye (père de « soft power ») distingue alors :
- puissance horizontale militaro-étatique, fondée sur des institutions
- puissance économico-financière, échappant aux Etats
- puissance composée d'entités mises en réseaux