dimanche 27 mars 2011

Japon, éléments supplémentaires sur la double catastrophe















copies d'écran des sites de l'IPGP ainsi que d'un compte rendu de l'Académie de Dijon

Le séisme a été estimé autour de 8,9 à 9 sur l'échelle de Richter et s'inscrit dans la logique du déplacement de la plaque Pacifique de 8,5 à 9 mètres par an vers l'Ouest. L'île de Honshu se situe à la jonction de 4 plaques tectoniques: la plaque Pacifique (zone de subduction, sur le document joint), la plaque Eurasiatiques à l'ouest, la micro-plaque d'Okhotsk au nord et celle des Philippines au sud. Le séisme du 11 mars a duré près de 3 minutes. Pour approfondir, vidéo de l'IPGP. On a peu de renseignements sur les destructions dues au séisme en raison des dégâts résultant du tsunami. Les vibrations sismiques disponibles sont enregistrées à la fois par les sismographes mais aussi par les GPS (le satellite mesure les vibrations au sol). Les conséquences de ce séisme sont : le déplacement de la région de Tôhoku vers l'Est d'environ 2,5 mètres, le tsunami (animation de sa propagation dans tout le Pacifique par le NOAA). Les sismologues craignent le déclenchement futur d'un séisme majeur au Sud-Ouest de Tokyo (là où la compression demeure).
Prévoir les risques en milieu littoral devient un enjeu pour notre XXIe s. En effet, plus de 50 % de l'humanité se concentre sur 1% de la superficie de la planète- soit les 200 Km terre/mer. Pays en développement comme industriels sont menacés par ces phénomènes naturels.
Aujourd'hui, 16 % de l'électricité mondiale est d'origine nucléaire soit autant que tous les barrages hydroélectriques. (Bertrand Barré, Atlas des énergies, Autrement 2007)
L'électronucléaire au Japon répond aux besoins d’énergie de son industrie pour 43 %, des transports 24 %, le secteur tertiaire 15 % et sa consommation domestique 13 %. En 2000, l'électricité nucléaire couvrait 29,5 % des besoins, elle a régressé depuis pour se fixer autour de 24 à 25 %. Le Japon est le troisième producteur mondial d'électricité nucléaire. 65,6 % de son électricité est d'origine thermique, 10 % d'origine hydroélectrique et de manière marginale pour la géothermie. (Philipppe Pelletier, « Atlas du Japon », Autrement, 2008)
Les centrales ne sont pas localisées dans le « Japon de l'endroit », espace mégapolitain, pour des soucis de sécurité et de contrainte d'espace. Cependant, il faut pour refroidir les réacteurs, de l'eau en grande quantité que seule la mer procure (absence de puissant fleuve au Japon). Ainsi à Fukushima Daiichi fonctionne avec des réacteurs à eau bouillante. La capture d'écran reprend le principe in situ.
Les réactions de la population révèlent une société nippone solidaire. Aujourd'hui, la structure de la population japonaise vieillissante (près d'un Japonais sur 3 aura plus de 60 ans en 2030) conditionne d'autres secours. De nombreux survivants âgés ne nécessitent pas les mêmes soins et conditions de relogement que le reste de la population. Certains ce sont laissés mourir après avoir échappé au 11 mars. Loin des clichés des PID, les solidarités se sont renforcées par des gestes ou le choix de réduire les repas pour redistribuer les vivres vers les régions nord. Des structures d'accueil adaptées devront être construites mais là, un autre enjeu, celui de la reconstruction, risque d'échapper à l'Etat débordé comme certains le dénoncent.

vendredi 18 mars 2011

Visiter Paris au Moyen-Âge en 3D au lycée


C'est en 2004 qu'Eric Zingraff, infographiste, passionné par l'Histoire et l'Art décide de quitter son emploi pour réaliser des films pédagogiques de synthèse sur des sujets qu'il aime.
Il crée une société de production, réalise en binôme un court métrage sur la Sainte-Chapelle de Paris. Rapidement, après 2007, la jeune production (GrezProd) est remarquée pour la qualité de son travail et les sujets abordés que ce soit par le Centre des Monuments nationaux ou des médias de grande écoute. Ainsi, il réalise des reconstitutions historiques en 3D : Leptis Magna sous l'Empire romain, Chartres au Moyen-Âge, l'abbaye de Cluny ...
Le lycée le reçoit samedi 26 mars pour rencontrer des classes de secondes. Les élèves pourront explorer Paris en 1550.
Voici quelques courts extraits et vues du travail d'Eric Zingraff. Ses recherches et ses images permettent de proposer aux historiens des reconstitutions fidèles aux plans, modélisés par un logiciel en 3D. Afin de mieux aborder toute la complexité de cette démarche, l'auteur explique son travail d'interprétation, indispensable pour un résultat final sans doute proche du bâtiment d'origine: "Reste le travail d'interpretation des éléments de référence, trouver les indices manquants, identifier la part de l'interpretation de l'artiste de l'époque en comparant avec les éléments objectifs tels que le plan de base... et puis interpreter soi-même à partir de la synthèse des éléments trouvés. "

lundi 14 mars 2011

Séisme et tsunami au Tôhoku (Japon) expliqués par Philippe Pelletier, géographe

La carte est une copie d'écran du Télégramme daté du 14 mars 2011

Afin de pouvoir aborder cette délicate question d'actualité, je vous propose de lire l'article du Télégramme en cliquant sur le titre du billet. Il fournit des données économiques, humaines et sociales que les médias ne fournissent guère depuis vendredi 11 mars.
Voici quelques remarques du spécialiste:
Selon lui, le nombre de victimes serait sur estimé.
La région touchée s'est essentiellement développée autour d'activités rurales et touristiques et compte près de 450 000 habitants environ installés dans les plaines littorales. Des digues anti-tsunamis ont été installées dans les années 50 le long des zones d'activité ou encore celles urbanisées afin de ralentir les vagues (ce qui s'est avéré inutile avec des vagues hautes de 10 mètres). La population a été avertie de l'arrivée du tsunami 40 minutes avant, permettant à un grand nombre de fuir dans les hauteurs. Le géographe s'avance très prudemment sur les risques liés aux explosions dans les centrales nucléaires de la région.