lundi 28 février 2011

Visite de Messieurs Dufetel et Faivre, résistants

Photographie du 10 ème détachement du Centre de Formation du personnel navigant en Amérique entre 1943-1946. Pierre-André Dufetel est le 5ème debout en partant de la gauche.

1 mars 2011, les lycéens rencontrent deux témoins et acteurs, dont la vie de lycéen a pris un autre chemin ce 11 novembre 1940.
Alors que Jacques Doriot, collaborateur, emploiera l'expression de "galopins et fils de riches" pour dénoncer ces centaines de jeunes gens engagés qui défilèrent le 11 novembre 1940, cet événement a conduit des jeunes gens à prendre conscience que lutter contre la dictature et l'intolérable était à la fois un acte individuel de résistance mais surtout collectif.
Pierre-André Dufetel est né en 1922 à Boulogne-sur-Mer dans une famille d'artiste (neveu de Jules Leleu). Le 11 novembre 1940 est le jour de des 18 ans de Pierre-André, élève au lycée Condorcet. Il trouve sur son pupitre un tract appelant à manifester à 17h00 sur les Champs et décide de rejoindre ses camarades. Il échappe de justesse aux arrestations massives. Cet épisode renforce son refus au nazisme, à l'occupation. Son père, revenu de la Première Guerre mondiale amputé d'un bras, fait parti d'un réseau de Résistants à Boulogne-sur-Mer, le réseau Kléber. Pierre-André Dufetel participe aux activités du réseau. Son père est arrêté par la Gestapo, déporté et ne rentrera jamais d'Allemagne. Lui, répondant à l'appel de De Gaulle de juin 1940, parvient à rejoindre l'Afrique libre en passant par Espagne (où arrêté il est déporté). Il s'engage et devient aviateur de l'US Air Force (T6- P20- P47 Thunderbolt)... Cet homme affirme qu'il n'est pas exceptionnel et pourtant, explorateur-cartographe aérien de l'Afrique Noire inconnue en 1946, premier à avoir traversé en solitaire le Sahara sur monoplace de chasse, Grand prix de Rome d'Architecture en 1952 et architecte en chef de nombreux ensembles urbains ...
Francis Faivre a 18 ans ce 11 novembre 1940, lycéen à Neuilly. Cartable à la main, il défile lorsque près de lui, un lycéen est passé à tabac par 3 soldats allemands. Arrêté, il est conduit de force à l'intérieur de l'hôtel Continental avec un groupe de lycéens (dont une fille) et subissent un simulacre d'exécution. Emprisonné à la prison de la Santé, il y reste quatre semaines. Voici quelques vers rédigés par notre invité:
Trente deux écroués dans cette sombre prison,
Quatre vingt douze autres, au Cherche midi,
C'était une prison. Là pour réception:
L'odieuse mise en joue d'une rangée de fusils !
(avril 2006)
En juillet 1943, il entre en résistance en Bretagne pour échapper au STO. Il libère ses camarades résistants de la prison de Saint-Brieuc.
Vous pouvez également lire l'article et voir la photographie en lien où nos visiteurs sont aux côtés du président le 11 novembre 2010 pour l'inauguration de la plaque commémorative. Les Premières S1 et quelques élèves de Seconde étaient dans les tribunes.

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