lundi 16 mars 2020

Médias et opinion publique pendant Mai 68

Le cours s'adresse aux élèves de TL&ES

1968, médias dans une crise sociale et politique
​contexte
- triple crise :
- ​étudiante (les jeunes revendiquent une place dans une société restée figée) en avril mai -
10 et 11 mai les manifestations se durcissent. Première "nuit des barricades" à Paris.
- grèves de salariés et ouvriers revendiquant plus de droits au travail à partir du 11 mai
​         le 11 mai = 9 millions de manifestants -> 25 mai début des accords de Grenelle
​       - crise politique : la gauche cherche à diriger et le 28 mai Mitterrand annonce sa candidature à la présidence de la République. Le 30 mai De Gaulle dissout l'Assemblée nationale
- petite révolution technique en 1954 : le transistor permet l'individualisation de l'écoute de la radio et la mobilité des auditeurs (dans la rue, la voiture ...)
​- ORTF Office de Radio et de Télévision Française créé en 1964 place sous tutelle de l'État la radio et la TV : symbole du monopole de l'État. Alain Peyreffite le dirige.
​Les radios périphériques (Europe n°1 - radio d'info- et RTL) diffusent depuis un émetteur hors de la France et sont donc indépendantes de l'ORTF : elles deviendront "radio barricades" contre "la voix de son maître" l'ORTF


  • L'expression d'intellectuels et d'étudiants : l'atelier populaire des beaux arts
​En 1968, l’Ecole des beaux arts, qui formait encore alors l'intelligentsia de l’architecture en France, avait été occupée dès le 15 mai. Certains artistes en rupture ou d'anciens élèves reviennent sur place, investissent les lieux ; des assemblées générales font le plein. C’est à la faveur de cette occupation qu'émergera l’Atelier populaire, où est né, par exemple, le fameux poing levé. (France culture)
​-> les affiches réalisées en sérigraphie (moyen de les reproduire en nombre), non signés, portaient des slogans plaqués sur les murs comme : "Travailler dans l'Atelier populaire, c'est soutenir concrètement le grand mouvement des travailleurs en grève qui occupent leurs usines contre le gouvernement gaulliste antipopulaire."
 
ici le CRS (porte casque, fusil et casque) représente la force qui s'exprime à l'ORTF figuré par le micro
​Les artistes visent à exprimer leur opposition au monopole de l'État.
  • De Gaulle , l'homme de la radio
Le président utilise les médias pour conserver le pouvoir et s'imposer dans une France divisée.
​Le 30 mai, une vaste manifestation de soutien au général défile sur les Champs-Élysées.
​Les esprits s'apaisent et le 30 juin les gaullistes remportent près des 3/ des sièges aux législatives.
​Toutefois, en avril 1969, le président quittera le pouvoir face au NON obtenu au référendum sur la régionalisation.
Depuis les années 70, l'ère des communications

​- 1974 : Valéry-Giscard d'Estaing est élu et met fin à l'ORTF.
​- 1981 : la gauche qui arrive au pouvoir -> loi du 29 juillet 1982 création de la Haute Autorité de Communication Audiovisuelle attribue les fréquences pour les radios.
​- 1984 : financement des médias audiovisuels par la publicité.
​Cette dernière mesure tend à modifier les émissions. Les chaînes se concurrencent et visent à prendre des parts de marché (calcul avec l'audimat)
​- les années 80-90 inaugurent la société de communication
​Les journalistes d'investigation relèvent les incohérences, révèlent les "Affaires" comme celle du Rainbow Warrior.
​- Internet modifie profondément le rapport de l'opinion avec les politiciens : les internautes s'expriment et leurs avis sont souvent repris par les personnalités politiques pour des mesures. C'est ce qui se nomme la démocratie d'opinion. Les réseaux sociaux deviennent des caisses de résonance.
​Ex: Avril 2002, le coup de tonnerre du premier tour des élections présidentielles à lire

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